Pour la première fois depuis 2011, les budgets alloués aux salaires connaissent une progression moyenne de 2% dans les entreprises. La reprise économique, la baisse du chômage et la poussée de l’inflation expliquent en grande partie la tendance actuelle. L’accroissement global des budgets devrait se traduire par une redistribution sous forme d’augmentation individuelle.

 

On soupçonnait son arrivée prochaine, elle a fini par apparaitre : la reprise économique est bel et bien de retour, et elle s’annonce durable. Pour les salariés, son impact se fera sur les bulletins de paie. Selon les cabinets spécialisés, près de 60% des entreprises avaient ouverts leurs négociations annuelles obligatoires dès janvier 2018. Et les résultats sont unanimes quant à une augmentation moyenne de 2% toutes catégories confondues. Plus précisément, les entreprises devraient cependant privilégier les augmentations individualisées (1,52% en moyenne) au détriment des collectives (0,48% en moyenne).

Les facteurs qui ont permis la progression des budgets

Plusieurs éléments peuvent expliquer l’accroissement des budgets alloués aux salaires. Au niveau microéconomique, le manque de personnel du aux départs à la retraite et l’individualisation des rétributions sont responsables de l’augmentation des budgets. Au niveau macroéconomique, la reprise est réelle et la confiance des dirigeants d’entreprises est au beau fixe. Ceci se traduit par un investissement plus conséquent et à fortiori d’une reprise de la croissance. L’inflation est également responsable de la reprise des budgets. En 2017, son taux de 1,7% était le plus haut depuis 2012. La hausse du smic de 1,24% au 1er janvier a permis également un coup de pouce non négligeable. Les entreprises parlent d’ores et déjà d’une augmentation entre 1,25% et 2% pour le 1er janvier 2019.                              Le redémarrage de l’emploi peut aussi expliquer toute proportion gardée la hausse des salaires. Le phénomène n’en est toutefois pas forcément mécanique et le fait de réembaucher massivement pourrait entrainer dans les années à venir l’effet inverse.

Pour l’heure, les spécialistes sont unanimes : la tendance actuelle devrait se poursuivre.

Augmenter oui, mais pas forcément sous forme de salaire fixe

Les disparités des hausses de salaires selon les entreprises sont aussi importantes. Selon l’étude du cabinet Deloitte, un écart allant jusqu’à 0,3 point est à signaler entre les grandes et petites organisations, notamment pour certaines catégories. Concrètement, un cadre d’une grande organisation verra vraisemblablement une augmentation sur son bulletin de paie plus conséquente que celui évoluant dans une PME.

Autre point important, lors de leurs NAO, 70% des entreprises ont prévu de privilégier d’autres éléments que l’augmentation de salaire annuel fixe. Ce coup de pouce aux salariés pourrait se traduire sous une autre forme. (Hausse des primes, réévaluation des tickets restaurant, conditions de travail revisitées…).

Enfin, l’individualisation des augmentations pose la question à la chacun : combien puis-je espérer en plus sur ma fiche de paie ? Sur ce point, pour le Cabinet de recrutement Robert Half les hausses vont osciller entre 1 à 5%. Celle-ci s’applique pour ceux dont les salaires sont en dessous du marché soit environ 65% des salariés pour les dirigeants. Mais la condition sine qua non aux possibilités d’augmentation est avant tout vis-à-vis de la santé de l’entreprise. Pour près de 60% des chefs d’entreprises ne pas pouvoir augmenter dans le climat actuel leurs collaborateurs signifierait que l’organisation est en mal de ressources financières.